jeudi 24 novembre 2016

Ecrire pour de bon - Article 3 : Peut-on écrire TROP PEU ? - Novembre (3)

Bonjour!

Suite à l'article d'hier, j'ai eu de nouvelles discussions avec les collègues au sujet d'écrire trop, ou trop peu

S'il s'avère qu'on est pas tous d'accord sur ce que signifie écrire "trop", les avis se rejoignent pour dire que la quantité ne signifie rien si elle n'est pas accompagnée d'une volonté de progresser. Cependant, deux choses ont été portées à ma connaissance qui m'ont interpellée. Sara Doke, -qui est une autrice que j'aime beaucoup- m'a opposé les scripturaux et les structuraux qui, avec les architectes et les jardiniers dont on n'avait parlé ici et , définissent les grands types d'auteurs. Je me pencherai dessus, parce que ça à l'air super intéressant. 

Mais d'abord, Mélanie Fazi -qui est une autrice que j'aime beaucoup aussi- m'expliquait que elle, ce qui l'avait fait culpabiliser au départ c'était le fait qu'elle écrivait justement très peu. Or s'il y a bien un truc contre lequel je lutte, c'est tout ce qui peu brider/bloquer l'effort d'écriture. Démontrons donc ensemble pourquoi il est donc -aussi- absurde de dire à quelqu'un qu'il écrit trop peu. 
  



Voilà, en fait. Pour les pressés, TOUT se résume à ça. 



1. Connais-toi toi-même, toujours. 

Je vais redire ici en premier ce que je disais la dernière fois à la fin: ce qui importe, c'est de se connaître soi-même, ses pratiques et ses limites. C'est aussi savoir reconnaître quand on les franchit, et donc quand on produit un travail qui ne nous correspond plus. Comme il peut être néfaste de se ralentir volontairement, il peut être mauvais de chercher à produire plus que ce que l'on a envie de produire.

Pour ma part, parce que je ne prêche toujours que pour ma paroisse, je sais que mon travail passe par la création de masse. Mais je ne suis pas vous, je ne suis pas les autres, et je sais qu'il y a des gens qui ont besoin de s'immerger complètement dans un univers quand ils sont dans la création de celui-ci. Ce n'est pas mon cas, mais ça ne signifie pas ni ne signifiera jamais que l'une des deux façons de faire est meilleure que l'autre

Apprendre à se connaître, c'est aussi trouver son propre mode de fonctionnement, et être en paix avec. Ne culpabilisez pas d'écrire peu. Ne culpabilisez pas d'écrire beaucoup. Ne culpabilisez pas tout court. 




Le temple d'Apollon à Delphes, comme ça, en passant




2. L'absence de compétition

Parce que ce n'est pas une course. Vous n'avez rien à prouver à personne, ni dans un sens, ni dans l'autre. A la limite, vous avez votre panel d'histoires à raconter et c'est à lui que vous devez quelque chose. Pour le reste, vous ne devez rien. Vous n'êtes en compétition avec personne. 

Il  n'y a rien à gagner à écrire plus/moins que le voisin. Présumer de la qualité des écrits en fonction de leur quantité est ce qui, à mon sens, n'en fait pas. (ahah) Et même là-dessus, vous ne seriez en compétition avec personne. Vous écrivez ce que vous voulez écrire. Et quand bien même votre volonté c'est d'écrire pour gagner tous les prix littéraires de la création, allez-y. 

Faites ce qui vous fait ENVIE, et si vous y mettez de la passion, alors vous avez tout mon soutien! 



Comme vous voulez, c'est très bien. 



3. Refuser la contrainte

L'envie! N'oublions pas que c'est le premier moteur de l'écriture. L'idée, et l'envie. De la même façon que je trouve déplacé qu'on vienne vous dire que vous produisez trop, je trouve assez malvenu qu'on essaie de vous forcer à produire plus en vous disant sans doute dans les deux cas, ce qui est rigolo, que c'est "ce que vous devez faire" pour progresser/avancer/écrire mieux/rayer la mention inutile. 

Says WHO ?

Vous ne "devez" rien. Suivez votre propre instinct. S'il vous dit d'écrire plus, écrivez plus. S'il vous dit de prendre votre temps, prenez-le. Vous êtes le seul dans vos bottes. 



Non mais. 


4. L'idée et sa réalisation

Alors pourquoi est-ce que certain produisent plus et d'autres moins et pourquoi ce n'est pas grave? 

Parce que ce qui compte, c'est votre idée, et sa réalisation. Là encore, je vais parler pour moi: la quantité de livre que je me dois d'écrire est nécessairement liée à la quantité d'idées qui poussent derrière. Mais si j'avais moins d'idées, genre une ou deux par ans, est-ce que j'écrirai autant? Ben je ne crois pas, non. 

Je crois que nous ajustons tous notre temps disponible au nombre d'idées disponibles également. Et le fait d'avancer plus ou moins vite n'est donc pas nécessairement lié au fait que nous souhaitons progresser le plus vite possible (ou pas) mais au fait que nous avons envie de passer d'une histoire à l'autre. Or pour les gens qui sont immergés à fond dans un univers à chaque fois qu'ils sont dans la rédaction d'icelui, RIEN ne pousse derrière puisqu'ils sont... immergés à fond. DONC, ils peuvent prendre tout leur temps.

CQFD. 



Du moment que vous écrivez, hein... 




5. De l'immersion dans un univers. 

Je compare souvent mon imaginaire à un couloir d'hôtel. Visualisez Shining, ce sera parfait. Pour moi, écrire consiste à ouvrir une porte. Mon univers est là derrière, qui m'attend. Et si le lendemain je veux écrire autre chose, j'ouvre une autre porte et c'est parti. Pour moi, ça se limite à ça, ce qui fait que je peux sans stress écrire sur deux/trois histoires en même temps. Notez que je suis pareil avec la lecture: je peux lire deux/trois romans de front sans me perdre jamais. 

Mais ce n'est pas parce que je fonctionne comme ça que c'est une règle générale, loin de là. Je connais plein de gens qui, lorsqu'ils écrivent, on besoin de s'immerger entièrement. de penser, rêver, manger, écrire uniquement sur le projet sur lequel ils sont. Pour eux, leur monde c'est l’hôtel, toutes ses chambres et le jardin. Et au prochain projet, ils changeront d’hôtel. Et c'est très bien.


Chacun fonctionne comme il veut, on a dit.



Hin hin hin...



6. La flamme et le travail, le retour

Si vous vous forcez à produire plus que ce dont vous avez envie, forcément, ça ne va pas le faire. De la même façon que si vous vous ralentissez artificiellement, accélérer artificiellement ne donnera sans doute aucun résultat tangible et risquera pareillement d'endommager l'étincelle, voire d'étouffer la flamme. 

La contrainte est un frein puissant. Bien sûr, il faut toujours se donner un coup de pied au derrière pour avancer au jour le jour, mais il ne s'agit pas de produire des livres juste pour produire des livres, alors qu'on n'a pas envie de les écrire!






7. Muse n'est pas corvéable à merci

De toute façon, vous risquez fort de ne pas avoir d'idée si vous essayez de vous forcer à quoi que ce soit: Muse peut mettre le pied dans la porte chez certains, chez d'autres c'est pour mieux s'installer dans le canapé et boulotter du pop-corn en attendant de vous fournir du grain à moudre.

On ne contrôle pas ses idées. Et si vous en avez beaucoup, ou peu, vous ne pouvez pas ni accélérer ni ralentir le processus. Quand bien même, vous ne pourriez pas non plus adapter votre rythme d'écriture s'il ne correspondait pas à la quantité proposée (tout au plus pourriez-vous essayer). 



L'esclave n'est pas celui u'on croit


8. Le progrès par l'investissement

Quand je parlais du fait d'écrire beaucoup pour progresser, j'aurais pu aussi bien parler du fait de s'investir beaucoup. Parce que c'est davantage une question d'investissement que de pages noircies. C'est combien d'heures passées à la table de travail, combien de minutes passées à réfléchir à un problèmes, et tous les jours revenir à la charge quand on en a le temps (et l'envie). 

Mais les gens qui travaillent sur un projet unique ne sont pas forcément oisifs. Le temps passé à mûrir un projet est un temps qui compte pareil. 



C'est tout. 



9. La démonstration par l'exemple

Oui, j'aime aussi des auteurs qui publient peu. Beaucoup.  


Harper Lee - Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, et un quelques autres œuvres

Emily Brontë - Les hauts de Hurlevent (Oui, bon, elle est morte jeune, mais même.)

J.R.R Tolkien - Le seigneur des anneaux et tout ce qui tourne autour. (Comment ça on peut pas dire peu? Moi je dis, ça compte pour un.)

Patrice Suskind - Le Parfum et quelques autres œuvres en roman, nouvelles et scenarii. 





10. C'est toujours Nano. Au boulot! 


Voilà. Deal with it, et surtout, écrivez comme vous le sentez. 

On se retrouve vite.


Andoryss





mercredi 23 novembre 2016

Ecrire pour de bon - Article 2: Peut-on TROP écrire? - Novembre (2)

Bonjour à tous!


Plusieurs fois, à l'occasion, en papotant avec des collègues auteurs, j'ai entendu cette remarque à propos d'un(e) autre collègue: "Machin(e) écrit trop, il/elle va abîmer sa plume, ses livres seront moins bon." 

Cela soulève chez moi des vagues de questions et beaucoup de perplexité. Généralement, comme je ne suis pas trop du genre à entrer dans le débat, je me contente d'un "ah bon?" et je laisse mon interlocuteur/rice poursuivre son raisonnement. Sauf qu'en fait, plus j'y pense, et plus cette assertion me semble erronée. 

A l'heure où le Nano se termine et où, ici et là, on voit encore des gens -qui n'ont jamais été forcé de le faire par qui que ce soit- cracher dessus -quand personne ne leur a demandé leur avis-, je me suis dit que je pouvais aussi, à mon échelle, défendre ce en quoi je crois. 




L'essentiel étant: écrivez-vous? 





1. La pratique te rend rarement plus mauvais dans ton art

Je sais que ça a l'air idiot, dit comme ça, mais c'est mon point numéro un. Prenez un artiste ou un artisan, n'importe lequel. Entre celui qui abat un max de travail, bosse sans relâche, se lève la nuit parce qu'il a eu une idée, recommence cent fois ce qu'il a échoué, et celui qui passe son temps à réfléchir à comment il va faire L'OEUVRE, eh bien, ma foi, je sais sur lequel je mise pour avoir un truc qui pète. Et ce n'est pas sur le second. 

Travailler davantage nous rend meilleur dans notre travail. Je ne vois pas pourquoi l'écriture ferait exception. Pour moi, cette exception est française, c'est la même qui veut qu'on ne puisse pas apprendre à écrire, que c'est un "don" qui se "cultive" et qui se nourrit de l"inspiration". Je ne suis pas d'accord avec ça. J'ai plus confiance en des heures passées à m'interroger sur mes pratiques, user des clavier et noircir des pages pour progresser qu'en une quelconque illumination soudaine qui me fournirait la "grâce". 



VOILA





2. La flamme et le travail

Alors du coup, on peut s'interroger sur le fait de transformer sa passion en travail. Point que j'ai développé beaucoup moi-même, vu que j'ai fait le choix de m'orienter vers des études scientifiques plutôt que littéraire justement pour ne PAS transformer ma passion en travail. Donc, l'idée, ce serait que pour que la passion reste intacte, il ne faudrait pas la travailler? 

Non. 

Je n'ai pas dit ça. Ce que je craignais, c'est d'être forcée à. C'est la notion de contrainte qui m'effrayait, et qui à terme, aurait étouffé l'étincelle de l'envie dont nous parlions dans une note précédente. Je ne le souhaitais pas. 

Mais tant qu'on n'est pas contraint, tant qu'on a envie d'écrire, tant qu'on se met à sa table de travail avec plaisir, alors toute écriture, tout roman, toute ligne inscrite sur l'écran est un plus, et pas un moins. N'allez pas vous frustrer sous prétexte qu'il ne faudrait pas "trop écrire!". Says who?  



En plus. 




3. La théorie des 10 000 heures 

Le père de cette théorie est Anders Ericsson. Il explique qu'il faut du temps, beaucoup de temps, pour atteindre l'excellence dans un domaine particulier. Bien sûr, c'est du temps qu'on accepte de consacrer à ce domaine, cela concerne donc très souvent les gens passionnés. Et comme dit Eric Chouinard dans son analyse de cette théorie:

"Ainsi pour moi, ces 10 000 heures de pratique sont en réalité un baromètre de travail acharné et de dévouement. En effet, il ne suffit pas de faire la même chose pendant 10 000 heures, soit 10 ans à 20h par semaine ou 5 ans à temps plein... Il faut aussi augmenter le niveau de difficulté lorsque l'on fait du progrès afin de devenir encore meilleur. Et quand les choses sont plus difficiles, il y a plus de chances que l'on tombe. 

Terminer ces 10 000 heures c'est donc apprendre à tomber, à se relever, à capitaliser sur les leçons tirées de ses erreurs et de recommencer coûte que coûte. Les 10 000 heures de pratique aident évidemment à la maîtrise d'une discipline donnée mais par-dessus tout, c'est la détermination farouche de ceux et celles qui entreprennent un programme intensif qui fera en sorte qu'ils se distingueront du commun des mortels." 


Bon, même si on aspire pas forcément à se distinguer du commun des mortels, si on aspire juste à progresser, ce progrès là passe par le travail. Et là, vous commencez à me connaître: vous reprendrez bien un coup d'Ira Glass



Quand vous la connaîtrez par cœur, j'arrêterai, promis


4. Le don et ce qu'on en fait

Oui mais voilà, en France, les artistes sont une classe à part. Les artistes sont des gens bénis par les fées marraines qui se sont penchées sur leur berceaux et qui leur ont attribué un "don" dont il serait fort mal avisé d'abuser. Les artistes ne doivent pas trop produire, sans quoi leur production perd de sa valeur, selon le bon vieil adage de "ce qui est rare est cher" (et ne me parlez pas du cheval borgne). 

Ici, j'aurais voulu vous retrouver une page de blog BD d'un dessinateur confronté à une mère de famille le voyant faire des croquis au zoo. Malheureusement, comme je n'ai pas retrouvé la BD, et vous m'en voyez fort marie parce que je ne peux donc pas citer l'auteur. Ami lecteur, si tu vois de quoi je parle, un lien serais bienvenu. Mais bref. 

Notre dessinateur dessinait les animaux au zoo. Un mère vint à passer qui lui dit qu'il a un don. Le dessinateur de répondre que oui, sans doute au début, mais que tous les enfants savent dessiner à peu près à un certain âge, et que seuls continuent ceux qui ont envie de fournir les efforts nécessaire à progresser, ceux qui veulent atteindre un mieux. Que le don s'il est là, est loin derrière les heures de travail, d'acharnement, et d'études. Et la mère de lui répondre qu'elle comprend mais que quand même... il a un don. 

Bon. Je ne crois pas que j'ai davantage besoin de développer ce point, amis vous l'aurez compris, je suis dans la team du dessinateur. Et je ne crois pas qu'on entretient son "don" en ne le travaillant pas, bien au contraire. 





Tout est une question d'équilibre




5. L'effet tunnel

Pourquoi au contraire? 

Eh bien, à cause de l'effet tunnel. Je le ressens très fort sur ma saga de mafia sur laquelle je bosse depuis des années, et sur laquelle, donc, mon point de vue n'est plus DU TOUT pertinent -et ne le redeviendra sans doute jamais. 

Quand vous passez des heures, des mois, des années à réfléchir sur un sujet et un seul, une idée et une seule, un projet et un seul, vous ne le rendez pas meilleur. A l'inverse, il y a de forte chance qu'au lieu d’abîmer votre plume en écrivant, vous abîmiez vos yeux et votre cerveau en repassant sans cesse sur les mêmes ornières. A force de peaufiner, votre outil (cerveau) va perdre de son tranchant et de son acuité. Je crois très fort qu'il y a un temps limite à passer sur un projet avant de le desservir. Votre regard s'est rétréci, votre champ des possibles s'est réduit, votre marge de manœuvre aussi. LE projet devient un peu plus lourd à chaque tentative. 

Alors après on peut m'objecter que les gens qui produisent peu ne passent pas forcément plus de temps sur leurs bouquins. Certes. Mais franchement, les types qui pondent un bouquin génial tous les quatre ans et rien entre les deux, ils ne sont pas légions, et ce n'est pas mon idéal. Soyons clairs, je me ferais drôlement suer si je devais passer trois ans sans écrire...  



Pour le coup, ce serait là que j'aurais la sensation d'être dans un tunnel... 



6. Plus j'écris... plus j'écris. 

Parce que dans cette idée d'écrire trop, il y a une notion qui m'échappe. Est-ce que les gens qui pensent qu'on risque quelque chose à TROP écrire brident leurs idées? Personnellement, j'en serais incapable, et s'il y a bien une chose que je constate au quotidien, c'est que plus j'écris... ben plus je dois écrire. Plus je développe des idées, plus je les couche sur le papier, et plus de nouvelles histoires se présentent. Plus je créé, et plus la création arrive en masse. 

Les moments où j'ai le moins d'idées sont également les moments où j'écris le moins, parce que le travail au collège me prend trop de temps ou parce que je suis occupé à d'autres choses (arts martiaux, famille, etc...). Généralement, quand je suis dans une démarche de création, il y a un vrai emballement de la machine et les nouvelles idées de romans poussent dans mon esprit comme les champignons après la pluie. Donc si je devais moins écrire... ben je pourrais moins écrire. Cercle vicieux. 

Mais après, peut-être qu'on ne fonctionne pas tous pareils et que certain(e)s collègues ont besoin de temps entre deux romans pour développer un nouvel univers. Chacun sa came, je n'aurais qu'un conseil. Pitié, ne vous frustrez pas! La passion n'aime pas ça. 



Mais on se soigne. 




7. Nourrir Muse plutôt que de la frustrer.

Nourrir Muse se fait rarement dans l'oisiveté. Comme j'ai eu le plaisir de le dire plus haut, mes plus grosses phases de créations et d'imagination se font justement quand je suis occupée à écrire -de préférence autre chose. Pourquoi? Eh bien parce que je suis déjà dans le processus de création, pardi. J'ai ouvert la boîte de Pandore, l'Imagination est en roue libre, et tandis que j'explore les différentes façons de mener mon histoire, des possibilités apparaissent.

Tout est bon pour suivre les chemins de traverse: on travaille sur du fantastique, on croise un dialogue et pop, "tiens mais ça ferait une super base pour une nouvelle de SF!"... ou encore on est dans la recherche d'un lieu précis en référence pour une truc historique et toc, on tombe sur un fait divers qui ouvre un autre chemin pour un roman d'aventure... Bref, vous l'aurez compris: le cerveau n'aime rien tant que la profusion, et dès qu'on ouvre la porte à l'Imagination, elle met le pied dans l'embrasure et vous tient la jambe pendant des lustres.

Si on laisse entrer Muse que de temps en temps, ce phénomène est moins puissant pour la simple et bonne raison que les occasions de partir battre la campagne sont rares. Pour développer des idées, le cerveau a besoin d'être dans un certain état d'esprit. Mais encore une fois, je ne parle que de mon expérience. 



Ray forever. <3 




8. Connais-toi toi-même.   

Et cela m'amène à ce point 8: connais-toi toi-même, comme il était écrit sur le temple d’Apollon à Delphes. Apollon il s'y connaissait en création et en inspiration, mais je m'égare. 

J'entends par là deux choses: la première, c'est que c'est dans la pratique de notre travail que nous découvrons nos tics d'écritures, nos travers, et nos défauts. C'est en écrivant beaucoup, en travaillant dur, en répétant nos erreurs et en les corrigeant que nous progressons. Nous apprenons à dompter l'auteur en nous, à affiner notre style, à nous sermonner quand nous tombons dans nos anciens travers, à reconnaître quand nous sommes mauvais. Mais ça, ça ne vient que dans l'exercice, et la répétition de celui-ci: ça vient avec le travail. Ecrire plus, c'est progresser plus vite si tant est, comme il est dit plus haut, qu'on a à cœur de s'améliorer. Car alors, on trouvera toujours le moyen d'avancer dans notre écriture. 

Mais connais-toi toi-même signifie aussi qu'il faut tester ses propres limites. Il faut aller au bout de ce que l'on est capable de faire, explorer notre propre limite, et reconnaître quand on l'a franchis. Si un jour je finissais un livre et, parce que je dois en écrire un autre, je le posais sur la table de l'éditeur sans en être satisfaite, il y aurait un problème. J'espère bien que ça n'arrivera pas. C'est dans ce cas, et dans ce cas seul, que j'évaluerai que ma production nuit à mes romans. pas avant. C'est à chacun d'entre nous de trouver son rythme de croisière et de produire en conséquences. 



Cette illustration est sponsorisée 
par l'amicale des langues anciennes



9. La démonstration par l'exemple

Je termine ici. Voici certains de mes auteurs préférés. Et tâchez de vous souvenirs qu'il n'ont pas commencé à écrire à 10 ans, quand vous relativisez le nombre de leurs œuvres.  


Ayerdhal - 26 romans, tous meilleurs les uns que les autres

Pierre Bordage - 40 romans, pléthores de nouvelles

Neil Gaiman - 15 comics - 19 romans/nouvelles - je ne compte pas les séries.

Robin Hobb - Plus de cinquante romans/séries publiées sous différents noms.  

Stephen King - Plus de cinquante romans/séries publiées sous différents noms.



Je ne sais pas pourquoi, mais je ne crois pas qu'écrire trop soit un concept qui les touche. J'aimerai bien, un jour, produire autant -et aussi bien- qu'eux. Et si vous avez des doutes, lisez "Ecriture, mémoire d'un métier", de King. Vous verrez que généralement, on écrit -en plus- bien plus que ce qui est publié. Et que le travail et l'acharnement, il peut en parler. 






10. Et maintenant, retournons au travail! Après tout, le Nano n'est pas terminé. 



On se retrouve plus tard

Andoryss




mercredi 16 novembre 2016

Dernière rencontre avant 2017 - Novembre (1)

Bonjour à tous! 

Petite pause au milieu de ce Nano pour vous signaler que je serai au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil le week-end du 3 et 4 décembre. Bon en réalité, vous ne me verrez que le samedi, ayant des obligations familiales le dimanche qui me retiendront loin de Paris. 





Rendez vous donc le : 

Samedi 03 décembre 
Stand Castelmore - Milady - Bragelonne, 
Rez de chaussée, emplacement F30. 

Je serai présente de 16h à 17h, et j'espère vous croiser nombreux! 

À très bientôt! 

Andoryss