mercredi 16 décembre 2015

Bilan du second semestre 2015 - Décembre (1)

Bonjour à tous!


Ce furent six mois sans nouvelles sur le blog, mais pas six mois improductifs, je peux vous l'assurer!
Petite rétrospective de ce que je ne vous ai pas dit depuis le mois de juin.




Juillet 2015: Camp Nano

Au mois de juillet, et comme prévu, je me suis appliquée à entrer en Camp Nano avec comme projet un nouveau roman jeunesse dont je vous avais parlé ici: le projet Benedict. Ceci dit, comme j'avais -presque- finalisé le troisième roman des Enfants d'Evernight au Camp d'avril, et j'en ai profité pour le terminer avant de lancer le nouveau projet, ce qui a donné un Camp Nano rigolo, une petite chimère, qui a débuté par la fin d'Evernight et s'est achevé par le début du projet Benedict.



Le Camp Nano, c'est comme les vacances, 
sauf que tu bosses


Au final, j'ai achevé la moitié de ce nouveau projet à la fin du mois de juillet. Et cela n'a pas été sans difficultés, parce que ça coïncidait avec un nouveau déménagement... de Berlin vers Amsterdam. Je vous raconterai Amsterdam très bientôt, dès que j'y serai définitivement installée pour du long terme, ce qui n'est pas encore le cas. 



Hello, my new city




Août 2015: Des projets, du fignolage, une vie entre deux capitales. 

Août a été passé à rectifier ce qui pouvait/devait l'être. D'une part, il fallait vider les cartons du déménagement et faire en sorte que le nid hollandais soit à peu près en état de fonctionnement avant la rentrée scolaire, et d'autre part, j'avais des projets à retravailler, aux premiers rangs desquels Il y avait bien évidemment le tome 3 d'Evernight, mais aussi mon début de projet Benedict. 





Ce second mois de vacances a donc été placé sous le signe de l'éparpillement, j'en ai peur. J'ai bien avancé, mais comme je l'ai fait sur plusieurs fronts, rien n'était finalisé lorsqu'a sonné le moment de retrouver le chemin de l'école. Tout au plus les 75% d'Evernight 3 étaient-ils revus (il ne me reste que la fin à réécrire), de même que la moitié du projet Benedict. S'est également mis en place à ce moment un nouveau projet de bande dessinée, donc je me suis lancée dans la rédaction de l'univers. J'y suis depuis. 

Et puis bien évidemment, il a fallu préparer les cours, sinon ce ne serait pas drôle... 




Septembre 2015: Rentrée scolaire, écriture, découpage, nouveau projet 


En septembre, le but a été de reprendre les cours tout en finissant le projet Benedict avant fin octobre. Déjà, dans mes directives à moi, je m'étais fixée que je voulais l'achever fin août... comme ça n'a pas été le cas, je me suis dit que je devais tout au moins le terminer avant le Nano, parce que pour Novembre, il y avait un autre projet que je voulais développer, auquel nous donnerons le nom de code de projet WWII.


Oui, celle-là même. 

J'ai donc essayé d'être productive en septembre, et heu, ça a été plus compliqué que prévu. D'une part parce que comme toutes les rentrée scolaires, on a beaucoup à faire, mais d'autre part aussi parce qu'avec la très jolie réforme de notre ministre, nous avions du pain sur la planche et des réunions à toutes les sauces qui nous attendaient à notre retour de pause estivale. 



J'invoque ici mon devoir de réserve. 


J'ai quand même avancé de deux ou trois chapitres, ce mois-ci, et j'ai également avancé dans le dossier BD secret. C'était déjà ça. 




Octobre 2015: Sicile, écriture et gueule de bois. 


Et du soleil, c'est toujours bien le soleil. 

Octobre a eu à peu près la même tête que septembre. Deux ou trois chapitres du projet Benedict, une petite avancée dans le dossier BD, plein de copies et de réunions, ce genre de choses. Et puis avant qu'on ait eu le temps de dire ouf sont arrivées les vacances de la Toussaint et avec elle, un passage express en Sicile propice à tout un tas d'inspirations, mais aussi à un peu de repos après deux mois d'été davantage passés à déménager et à bosser. 


Puis il a fallu rentrer, pour dire adieu à un ami. 


Ayerdhal, par Mandy
1959-2015
Lisez-le, les auteurs sont éternels. 





Novembre 2015: Troisième Nano de l'année, un double mais double gueule de bois aussi.  

Novembre a finalement permis un retour au travail, pour de vrai, avec l’occurrence du NanoWrimo. 

Pour cette année, comme l'an passé j'avais réussi à le boucler en dix jours, et que je n'avais pas fini le projet Benedict avant Novembre comme j'en avais tout d'abord eu l'intention, je m'étais dit que j'allais lancer deux projets, pour un objectif total de 100k. Ben oui. 




Premier projet: le projet Benedict, attendu par Castelmore qui m'annonce dans la foulée qu'il est programmé pour le premier semestre 2016 (HOURRA!)
Second projet, le projet WWII, à faire après, en espérant qu'il ne dépasse pas 50K. 

Le Nano s'est plutôt bien passé dans sa première moitié. Le 13 novembre, je suis à 43 k et deux chapitres de la fin sur le projet Benedict, en sachant que je veux le finir pour le 15, afin d'embrayer sur le second roman. Mais voilà, nous sommes le 13 novembre. 






Je ne détaillerai pas les événements, ni ce que j'ai ressenti. J'habite Paris 11. C'est ma ville, c'est chez moi, et tout à coup, c'était un ailleurs, un autre monde, une réalité parallèle qui m'a coupé les jambes et l'esprit, comme à nous tous. J'ai mis un peu de temps à m'en remettre. 

Au final, le projet Benedict est achevé le 23 novembre. Il m'aura fallu 10 jours pour relancer la machine. 
Le résultat ici: projet Benedict. 

Je lance dès le lendemain, 24 novembre, à 7 jour de la fin, le projet WWII. Je suis toute à l'écriture... et contre toute attente, contre ma propre appréciation quand je commence, je réussi à faire mes 50k en une semaine. Je ne savais pas que c'était possible, ni que j'en étais capable. C'est une victoire, même si le projet, se révélant comme souvent plus gros que mes estimation, passe les deux tiers seulement au lieu d'être achevé comme prévu. Il fera autour de 75k, mais on le rétrécira au lavage.
Le résultat ici: projet WWII







Décembre... 

Et voici venu décembre. Toujours full écriture, je me suis replongée dans le projet Benedict que je dois rendre pour la fin du mois. Au menu, relecture, retravail, note, réécriture, fusil de Tchekhov et plot point. 

Ah, et je vais essayer d'apprivoiser Scrivener aussi, à cause de l'ami Lionel. Souhaitez-moi bonne chance... 



 À très vite

Andoryss





dimanche 28 juin 2015

Les rencontres à venir, 2ème partie - Juin (1)

Bonjour à tous!

Le mois de juin est sur le point de se terminer, et le gros des travaux est achevé. Le brevet des collèges est derrière, on a dit au revoir à toute une promo d'élèves pour la dixième année consécutive, on a même lâché une larmichette devant témoins, mais voilà, ça sent la fin. Bientôt les vacances, le Camp Nano de juillet, le bilan d'écriture du premier semestre et le planning du second!

Des nouvelles du front, déjà, avant le bilan qui devrait intervenir dans la semaine. 
Au mois de mai est sorti chez Griffe d'Encre le recueil Élément III: L'eau, recueil dans lequel j'ai une nouvelle, Lacrimosa.

La couverture du recueil!


L'appel à texte pour cette nouvelle est vieux, je me souviens de quand j'ai écrit ce texte, et il a au moins cinq ans! Bien sûr, il a été corrigé plusieurs fois depuis... C'est rigolo de retravailler un texte aussi ancien, parce que l'état d'esprit dans lequel j'étais à l'époque n'est plus du tout le même aujourd'hui. Pourtant je retrouve sans peine l'émotion que j'avais distillé dans cette nouvelle, comme si je contemplai un polaroid d'une époque révolue, mais qui aurait conservé l'intégralité des sentiments d'un instant donné.C'est un peu aussi le thème de la nouvelle, alors ça lui va bien. 

Je suis très fière de sa sortie, et très contente de ce qu'elle rend, même après tout ce temps. Le recueil était en vente en avant première aux Imaginales, mais on peut le commander sur le site de l'éditeur, si on le cherche. Une première critique de la bestiole ici.

Et l'origine du titre
tout autant qu'un des éléments phare du texte


En mai et juin, on s'est beaucoup vus. Les festivals de Geeekopolis, aux Imaginales et à Amiens pour On Marché sur la Bulle m'ont gardé bien occupée ces dernières semaines. J'y ai rencontré plein de gens super, de nouvelles têtes, discuté littérature, rencontré des idoles, joué à des jeux improbables, fais des bisous et même signé quelques bandes dessinées, romans et recueils de nouvelles. C'était un vrai plaisir de courir partout et de faire autant de rencontre en si peu de temps. 

Et ce n'est pas fini! En juin, c'est Japan expo




Vous pourrez me trouver à la Japan sur le stand Bragelonne-Milady-Castelmore, avec les copains, le vendredi 03 et le samedi 4 aux horaires suivant:


Vendredi 03 juillet: 16h - 18h

Samedi 04 juillet: 14h - 16h

Je serai ravie de vous y croiser et de vous signer le roman Les enfants d'Evernight, l'un ou l'autre des deux premiers volumes, voire les deux! C'est bientôt l'été, il faut penser à prendre de la lecture. Venez nombreux!




Concernant le troisième volume de la série, il est sur le point d'être achevé-achevé, correction et relecture se succèdent. Et tant mieux, parce qu'en juillet c'est le Camp Nano! 

Je reviens la semaine prochaine pour faire le bilan de la To-do list de début 2015, et pour réaliser celle du second semestre, vous parler du roman du Camp Nano et des projets BDs.

A très vite! 

Andoryss

mardi 19 mai 2015

Les rencontres à venir - Mai (1)

Bonjour à tous! 


Nous sommes déjà en mai, le temps file, et je ne le vois pas passer. Sauf que bon, avec les semaines qui défilent (et la fin de l'année scolaire qui approche, ouiiiiiiiiiiiiiiiii, écrire plus!) vient la saison des festivals, et je ne vous ai même pas prévenus. Honte à moi. 

Roulement de tambours, oyez oyez, me voilà, par ordre d'apparition. 


Geekopolis

Dès ce WE, vous pourrez me voir au festival Geekopolis qui se tient samedi et dimanche dans le Hall 3 du Parc des Expositions, à la porte de Versailles.



J'y suis allée l'an passé en touriste, et si vous êtes un poil porté sur 
les cultures de l'imaginaire, je recommande fort! 



Mes horaires sont les suivants, sous réserve de modifications qui ne me seraient encore pas parvenues.

Samedi: 11h à 13h, rencontres
              13h à 15h, dédicaces

Dimanche: 12h à 14h, rencontres
                   14h à 16h, dédicaces

En dehors de ces horaires, la probabilité de me trouver en train de roder dans les allées à acheter des bijoux steampunk, des corsets à rayures et des épées de GN est non nulle. Vous voilà prévenus.


Mon dernier achat de bijoux, c'est cette petite merveille.
Made by Unseelie


Les Imaginales 

Le We suivant, je serai à Epinal, pour la 14 ème édition du festival des Imaginales. Il se tiendra du 28 au 31 mai, sur les bords de la Moselle. 


L'affiche de cette année !

Attention toutefois, j'y serai en touriste. Vous avez donc toutes les chances de me trouver au bord de la Moselle, et/ou au bar, ainsi que dans les allées, majoritairement en train de rire avec les copains. Ceci dit, je suis dispo si vous voulez échanger, les Imaginales sont le lieu idéal pour ça. 

Attention bis, je n'y serai que vendredi toute la journée et samedi jusqu'en soirée. Je serai absente du festival le dimanche, je passe un examen pour l'art martial que je pratique. 

Dans le début d'après midi du samedi, vous devriez pourvoir me trouver sans peine sur la pelouse avec les lecteurs des Loups qui, après avoir lu le volume 3 enfin terminé, ont des velléité de lynchage... nous avons donc prévu un petit temps pour débriefer tout ça avant mon départ. 


Et cette année, il y a Robin Hobb! 
Je n'oublie pas qu'il faut que je lui écrive. 
Plus que deux semaines!


On a Marché sur la Bulle

Enfin, le premier WE de juin, vous me verrez à Amiens, à l'occasion du festival On a Marché sur la Bulle, qui se tiendra le samedi 6 et le dimanche 7 juin.


J'y serai toute la durée du festival, et même avant, pour intervenir
auprès des scolaires. 


Pour ce festival, je ne dispose pas encore de mes horaires d'intervention et de dédicaces, mais je les communiquerai ici même dès que je les aurai. 


Comme on peut le voir, les prochaines semaines s'annoncent chargées et pour cause! En plus de ces déplacements et de l'examen d'art martial, il y a toujours les copies à corriger et les bulletins à remplir. Mais c'est pour la bonne cause, et je ne suis jamais aussi heureuse que lorsque je suis *trop* occupée.

Le masochisme, cet art de vivre. <3 


Au plaisir de vous voir à l'un ou plusieurs de ces différents rendez-vous. Je vous promets que je n'oublierai pas mon timbre à sec spécial dédicaces! 

Ceci dit, j'ai des notes de blog en retard. Il va falloir que je vous parle du Camp Nano d'avril, et des Loups, et de Mange-Machine, aussi... Conclusion? 

On se revoit vite. 

Andoryss



vendredi 6 mars 2015

Interlude - Les 7 étapes de ma vie d'auteur - Mars (1)

Bonjour à tous! 


Nadia Coste, une collègue auteur et surtout amie, m'a taguée pour une chaîne qui une fois n'est pas coutume m'a beaucoup plus d'emblée. Il s'agit de retrouver les 7 étapes de ma vie d'auteur. 

Et j'avoue que si au départ j'avais quand même plein de moment en tête, il y en a quelques uns qui se dégagent fortement. Du coup, se prêter au jeu va être un plaisir. 

1/ Novembre 1994 - Jo

Parce que tout commence avec elle, et qu'elle est celle qui restera le plus longtemps. Jo est le personnage principal de la première histoire. Elle m'est venue quand j'avais 8 ans. En 1994, j'en ai 13, et je suis en quatrième. Elle est présente à chaque instant. J'ai déjà essayé de l'écrire, mais je n'ai jamais passé les quelques pages. Jusqu'en novembre.
Quand on a fait la liste des courses de rentrée, on s'est plantés d'un cahier. On a un 24x32 de 200 pages qui ne correspond à rien et qui ne rentre dans aucun protège-cahier. Sur un coup de tête, je l'annexe. J'écris mon titre sur la page, la date de début... et "Chapitre 1" en haut de la page d'après.

 Hello Chicago! <3 

Pendant deux ans, je vais écrire, sur toutes mes heures de permanence, sur tous les temps libres, à la suite, chapitre après chapitre... ça durera deux ans. En février 1996, je termine mon cahier et mon premier volume, parce que de toute évidence l'histoire ne s'arrête pas ici. J'écris "fin du volume 1". J'ai 14 ans, et je viens de finir mon premier roman. 

J'ai encore ce cahier. 

2/ Mars 1995 - 19/20

 En mars 1995, j'ai toujours 13 ans, et un demi-roman dans mon sac d'école. Je suis toujours en quatrième, et en français, on a une petite jeune, une stagiaire, toute choupi et pleine d'idées. Elle m'a fait découvrir La Peste de Camus, ce qui en soit est déjà un énorme cadeau, mais elle est sur le point de m'en faire un autre. En rédaction, elle nous donne un sujet improbable: 
"Vous avez vécu une fois une situation qui vous a fait très peur. Réelle ou imaginaire, racontez".
C'est la première fois qu'on me refile un sujet pareil, et je viens de finir Le triomphe de la nuit, d'Edith Wharton, dont Kerfol m'a retourné la tête. Je prends ma copie double, je note Kernadoe en haut, et j'invente un truc complètement fantastique avec des ruines écossaises, la lande de nuit, et une situation entre le paranormal et la folie pure. Une heure, deux copies doubles. C'est complètement ubuesque, mais je suis à fond. Je finis sur le fil.


 Et de la lande écossaise, j'en ai plein la tête.

Quand elle rend les copies quelques temps plus tard, j’écope d'un 19, et surtout d'un "N'arrête jamais d'écrire, tu es faite pour ça". 
Ce commentaire ne m'a jamais quitté depuis. 

Où qu'elle soit, je l'en remercie encore.

3/ Septembre 2002 - L'année blanche

Septembre 2002, mon année de fac commence mal. J'ai validé TOUS mes items de maîtrise (M1) de biologie générale, science de la terre et de l'univers, absolument tous. Pourtant, parce que je n'ai pas fait toute ma scolarité à Nantes, je ne suis pas prise en prépa CAPES. Je me retrouve donc sans rien, à part  l'option de préparer le CAPES avec le CNED.
En désespoir de cause et parce que je ne peux pas quitter la fac sans perdre ma bourse d’études, condition de ma survie, je m’inscris dans une maitrise de biologie générale et physiologie...qui a 80% de modules en commun avec celle que j'ai eu l'année passée. Soit tout, sauf les options. Et j'ai déjà tout validé. 
Me voilà partie pour un an, avec une ou deux heures de cours par semaine. Très vite, je m'aperçois que j'ai du mal à préparer le CAPES seule. Et je sombre dans l'inactivité... Jusqu'à un rêve. Jo, encore.


Portrait de Jonathan, courant 2002. 
A l'heure actuelle, le seul portrait d'un de mes personnages que je trouve ressemblant. 
J'ai jamais réussi à dessiner Jo... 

En 2002, je n'ai pas écris depuis le lycée, soit depuis quatre ans. Trop de taff de fac, trop d'hésitations sur les projets, l'avenir, les doutes professionnels. Et là, ce rêve. J'ai envie. Et puis j'ai du temps. Je reprends mon vieux manuscrit de collège. 
Cette année là, je réécris le premier volume des Loups, et j'enchaîne sur le 2. Je me trouve une motivation, je retrouve le plaisir, et j'écris sans discontinuer. 

Je n'arrêterais plus jamais.

4/ Septembre 2008 - David

Septembre 2008, je suis prof depuis trois ans et j'écris toujours. Du roman, mais aussi un essai de scénario pour un dessinateur, Marc Yang, qui a craqué sur un de mes pitchs de roman jeunesse sur le forum du Café Salé. On fait des planches, on est presque au stade du dossier BD. Et je reçois un message privé dans ma boîte, sur le forum. 

"Bonjour

Je m'appelle David Chauvel.

Je suis scénariste de bande dessinée et, depuis quatre ans, éditeur au sein des éditions Delcourt. Je suis depuis quelque temps l'évolution de votre dossier sur ce site.
J'aimerais savoir, si cela ne vous dérange pas, où vous en êtes, vous et le dessinateur, de sa réalisation."


Coucou David! ^_^
Jolie photo, by the way! 
(crédit: Chloé Vollmer-Lo)

Je crois à un fake, ahah, mais non. 
David vient de décider de changer ma vie. C'est le début d'une aventure éditoriale, d'une collaboration extraordinaire, et d'une amitié géniale. 

Pourvu que ça dure le plus longtemps possible. :)

5/ Septembre 2011 - La première BD

Les enfants d'Evernight sort en librairie. La toute première BD, la toute première œuvre.

Il y a presque 5 ans. Que de chemin parcouru !

Impossible de décrire le bonheur ressenti. 


6/ Mars 2013 - Une Barbara, des Trolls, et des légendes

C'est le week-end de Pâques, et je suis en Belgique, au festival Trolls et Légendes
Il y a quelques mois maintenant que je suis en discussion avec Barbara Bessat-Lelarge, directrice du label Castelmore chez Bragelonne. Elle sait que j'ai toujours voulu adapter Les enfants d'Evernight en roman, et elle connaît l'histoire depuis des années, depuis le tout début de mes contacts avec Delcourt. L'idée germe, le travail se fait, et finalement, on est toutes les deux autour d'une table (et d'une bière) belge à Mons, en plein festival, le jour où je signe le contrat pour la sortie du premier tome de la série.

Coucou Barbara ! 
Je te dois toujours une tournée de sushis! 

J'adore Barbara depuis des années, j'adore Bragelonne depuis presque autant de temps. Quand je pose ma signature en bas de la première page, je réalise un rêve. 


7/ Janvier 2014 - Et finalement, le roman.

Sortie du roman. Que dire? C'est le premier, et c'est merveilleux. Vingt ans se sont écoulés depuis la première page sur le vieux cahier de cours.
C'est pour cet instant que j'ai tenu bon, que j'y ai cru, que j'ai donné tout ce que je pouvais.



La bande annonce par Castelmore


Je ne regrette rien des heures de perm', de vacances, de sommeil, passées derrière mon clavier. Je ne regrette pas d'avoir été associable, désespérée, enthousiaste, extatique, défaitiste, et pleine d'espoir. Je ne regrette pas les lettres de refus, pas plus que les critiques, et je chérie chaque encouragement, chaque lettre de lecteur, chaque mail plein d'étoiles, de "oui", ou de "La suite!".

Je sais qu'il y a encore de la route, qu'il y aura des oui et des non, qu'il y aura des heures de travail et des sacrifices, mais aussi des moments de bonheur intense et des victoires. Je me souviens d'Ira Glass.

J'en profite pour remercier tous les lecteurs qui me suivent et me soutiennent sur le projet des Loups.

 Pauline, Gaëlle, Marie, Caroline et Caroline, Laurent, Coline, Marine, Géraldine, Renaud, Gautier, Mathilde, Julien, Julie, Céline, Vincent et tous les autres, qui y ont cru au fil des ans et que j'ai perdu de vue... 

Un jour, on y arrivera.


A bientôt

Andoryss






lundi 23 février 2015

In Berlin we trust - Février (1)

Bonsoir! 

Nous voici à mi-chemin des vacances de février, et la productivité est à son comble dans la capitale germanique. Comme à chaque vacances scolaires -ou presque- je me suis exilée à Berlin pour deux semaines, avec mon PC, mes baskets, et mon échéancier. Et force est de constater que d'un point de vu travail, Berlin, ça fait du bien. 



Et en plus il fait beau. Si. Que demande le peuple?

Que ce soit du au fait que je ne parle pas la langue ou parce que le net du Sakespeare and sons où j'ai mes habitudes est devenu poussif, dans tous les cas, je n'ai jamais autant écrit en si peu de temps. Bon, sauf peut-être en temps de Nano. Forcément.

Il reste une semaine, mais comme je sais déjà à quoi je vais la passer, allons-y pour l'état des lieux de mi-parcours! D'autant plus que comme j'avais donné ma to-do list, ça va être facile à suivre...



Ci-dessus: le ravitaillement du Shakespeare and sons


  • Mange-Machine, c'est fini!   
 Ce nouveau projet de bande-dessinée signé en 2014 était en cours de réécriture. La deuxième version a été achevée dès les premiers jours des vacances, et est en relecture chez qui de droit. Plus qu'à attendre le feu-vert, et on croise les doigts! Si on me dit banco, je vous fait un gentil billet pour vous présenter la bête à venir... 

Ceci est un teaser à indice.

  • Soufflevent 4, le découpage. 
Done! Le découpage a été facile à faire, étant donné que ce quatrième volume viendra clore la série, je n'avais aucun doute sur la direction à prendre. Pour ceux qui se posent la question, le découpage présente les grandes scènes de chaque planche rédigées. Un découpage d'un volume, c'est  six-sept pages de textes en détaillant bien. Je vous ferai peut-être un billet sur les différents écrits de scénario... Mais bref, c'est fini, et en relecture chez qui de droit aussi! Si ça passe, après, je ferai le scénario pendant que Xavier fera les planches du 3. Un volume de décalages avec le dessinateur, et deux avec le lecteur, c'est étonnant, non? :)

Le volume 2 est dans toutes les bonnes librairies depuis janvier!

  •  Le nouveau projet jeunesse, le découpage
Il va falloir que je lui trouve un nom de code. On va l'appeler le projet Benedict. Je me comprends... donc le projet Benedict est né un soir de fièvre, parce que j'ai mal lu une affiche dans le métro. Trois heures après, j'avais les personnages et l'histoire globale. Une semaine après, j'étais prête à jeter les bases. C'est fait, bien sûr, et je viens de finaliser ce qui semble être un one-shot de roman jeunesse fantastique. Joie! Il n'était pas prévu, mais qu'importe, je vais le glisser entre deux deadlines du premier semestre, et lancer son écriture. Je crois même avoir craqué et fait le premier chapitre... Mais bon, le découpage est achevé, et en relecture... c'est parfait. Il n'y a plus qu'à! 

Benedict, donc. Pas la sauce, l'homme. 



  • Evernight 3, le roman. 
Le troisième roman des Enfants d'Evernight était en écriture depuis les vacances de Toussaint, au cours desquelles j'avais avancé relativement vite. Une fois les trois trucs au-dessus expédiés, ces vacances vont essentiellement servir à l'avancer, et à le finir. J'ai corrigé ce qui avait été écrit en octobre, et lancé la machine sur la suite. Et ça va vite! Avec un peu de chance, je mets le point final à ce troisième opus à la fin de la semaine. Je me permettrai alors une petite danse de la joie! 

C'est rigolo, d'écrire le roman avant que la BD soit sortie!
Mais on y travaille


 Et quoi d'autre alors? 

Eh bien Les Loups se sont trouvé un nouveau lecteur (très heureux et impatient d'avoir la suite, yes!), et j'ai reçu deux demandes de deux lecteurs différents cette semaine pour avoir la suite du 3, alors bon... il va falloir que je m'y mette

Ensuite, je travaillerai bien sur un récit court sur le drame de la Ville des glaces, dans le monde d'Evernight... mais je ne sais pas encore ce que ça va donner! 

Il reste toujours les autres échéances. Les dossiers BDs à peaufiner, les idées pour d'autres futurs romans, tout ça...


(On the Creative Process by and (c) James Turner)


Et les copies à corriger dès le retour à la réalité! 
On fait le point dans une semaine. 




A très vite! 




Andoryss



lundi 26 janvier 2015

Un petit déjeuner avec Robin Hobb, 3ème partie: Les Jardiniers - Janvier (4)

Bonsoir!

Troisième journée d'analyse de l'écriture, avec cette fois-ci, le retour sur les jardiniers. Pour le contexte, il est ici, et vous pouvez aussi lire la première partie, sur les Architectes. Cette fois-ci, donc, on revient sur la façon de faire des Jardiniers. Dont je fais partie, et a priori, Robin Hobb et Pierre Bordage aussi. 


Manifestement, Ray Bradbury également.


Comment ça marche, un jardinier? En 2008, j'écrivais ceci, en parlant de la libre expression des personnages.


" La création d'un roman a chez moi un vieil air de focus arrière. Généralement, je commence par un personnage et une situation initiale, une rencontre, un fait, bref, une accroche. A ce stade, je ne sais pas qui est le personnage ni ce qui va lui arriver. Au fur et à mesure qu'il progresse, la caméra fait un zoom arrière et je commence à voir plus de détails, plus d'implications, bref, j'apprends à le connaître et à comprendre comment il en est arrivé là. 

Mais du coup, ça signifie aussi que je n'ai qu'une vague idée de l'endroit où il m'emmène. D'ailleurs ce que je souhaite lui est bien égal; je reviendrai là-dessus. Certains personnages se mettent alors à intervenir, entrant dans le champ de la caméra sans que je sache, non plus, au moment où ils arrivent, qui ils sont. J'ai dit certains: tous les personnages ne mettent pas les pieds dans le plat de cette façon, mais certains apparaissent comme des champignons après la pluie. Enfin, il n'est pas rare que certains retournements de situation et certaines scènes surprennent même l'auteur en train de l'écrire: bibi

Je vais prendre un exemple, je prends toujours le même... parce qu'il m'a complètement assise.

Dans Les Loups volume 1 versions 3.0, Christopher était un personnage lambda de seconde zone. Dans l'ombre, en retrait, utile, pragmatique, serviable, intéressant et volontaire, mais classique en tout et surprenant en rien. A la fin du volume 1, les anciens lecteurs s'en souviendront, il bidouillait une arnaque sur fond de "avoir bonne conscience", arnaque complètement illégale qui provoquait le départ de Jo. Version mimiland, et bien que cohérente, un tantinet utopiste.

Au moment d'écrire Les Loups volume 1 versions 5.0 (la quatre ayant avorté), j'arrive à cette même scène sans avoir d'aucune façon l'intention d'en changer quoi que ce soit, et tout à coup, je vois mon Christopher qui s'emballe et prend les rênes de la situation. Réaction de l'auteur qui écrit sans discontinuer : "Mais il me fait quoi, là?!"; à la grande surprise du coloc de l'époque qui me regarde, soupçonnant une schizophrénie avancée... Christopher me sidère durant toute la fin du chapitre, et tout le suivant. Il renvoie chier son boss (!!) avec raison (!!!!?) et me bidouille une magouille titanesque, ultra crédible, parfaitement stable, bien meilleure que la mienne et expliquant d'autres évènements antérieurs et postérieurs à sa décision!

Christopher 1, Mel 0

...Inutile de préciser que j'ai gardé SA version des faits. 

De fait, voilà comment je fonctionne, et ce, pour pratiquement toutes mes histoires. Je laisse la place aux personnages de s'exprimer, de trouver eux-mêmes leur réponse logique aux évènements et leur voie. Je suis ce que Robin Hobb appelle un jardinier (jardinière, c'est tout moche). En gros, je sème, et je regarde ce qui veut bien pousser tout en laissant dans mon jardin une part pour ce qu'amène le vent. 

Par opposition, je crois l'avoir déjà dit, nombre de mes potes sont des architectes.
[...]

Après tout, malgré tout ce qu'ils me disent et leurs regards inquiets, je me dis que si R. Hobb fait comme ça, c'est que c'est une méthode qui peut marcher. "


C'est tout à fait ça.
Words and Pictures by Grant Snider


Le jardinier a renoncé à être Master and Commander. Le jardinier admet que, une fois qu'il est devant son clavier, les choses vont se dérouler d'elle-même, et qu'il n'aura que peu de fois son mot à dire. Il admet qu'il n'est que le moyen employé par l'histoire pour sortir, et que son travail se limite à accoucher de cette histoire le mieux possible. Il renonce à toute déité, à tout droit d'imposer et de décider. Il attend que ses personnages lui répondent, gentiment, humblement. Et du coup, il passe souvent pour un cinglé, quand il se retrouve aux prises avec eux et leurs décisions. 

Je pourrais une fois encore, comme hier, mettre de l'eau dans mon vin. Après tout, pour un gros projet comme Les Loups, je prends des notes à ne plus savoir qu'en faire, mais ce sont surtout des notes qui se rapportent aux évènements passés. Pour avoir une cohérence temporelle, quoi. Parce que pour l'avenir, je sais en gros où les personnages veulent aller, mais je sais bien que je ne suis pas à l'abri de les voir faire n'importe quoi. J'ai l'habitude.

Alors, oui, j'ai lu des textes sur la structure du récit, sur la façon de raconter une histoire, sur le rythme, le conflit, la caractérisation des personnages. Du coup, je pourrais dire que je ne suis plus autant jardinier qu'avant, mais ce ne serait pas vrai. En réalité, je le suis toujours autant. Je prévois, sans doute pour me rassurer ou densifier la voix du récit, sa musique interne, comme dit Pierre Bordage, mais une fois que l'histoire est lancé, je sais bien que les persos feront ce qu'ils veulent.
Je fais comme d'autres, notamment Pierre, mais aussi Olivier Gay qui avait eu cette phrase merveilleuse à Montreuil, cette année. 

"J'écris un synopsis pour l'éditeur et bien sûr, quand je rends le roman, l'histoire est différente et rien ne s'est passé comme prévu."

Voilà, je fais exactement comme ça aussi.

Mais la rencontre avec Robin Hobb aura été libératrice pour la jeune apprentie auteur que j'étais en 2008, parce que d'entendre un autre auteur, un vrai auteur, un auteur génial, dire que c'était normal et qu'il n'y avait pas forcément de problème dans ma façon de fonctionner, ça a tout changé. 

Bien sûr, ça peut paraître super bizarre, mais quand on est un auteur débutant, on ne sait pas si la façon dont on appréhende l'écriture est bonne ou mauvaise. On se pose plein de questions sur la façon dont on fonctionne, et on se dit que si on s'y prend mal, la seule chose qui viendra nous le dire, ce sont les refus des éditeurs... et ils ne nous renseignent pas sur COMMENT améliorer notre méthode! 

Alors oui, entendre tout à coup que ça allait, ça pouvait marcher en faisant comme ça, ça a libéré ma plume à un point que je ne saurais dire.



Robin, I don't know if i'll ever be able to tell you that, but...
Thank you for everything. You're the reason why. 

Cette année, Robin Hobb revient aux Imaginales. Elle sera aussi à Trolls et Légendes. Deux occasions de la voir. Deux occasions de dépasser l'appréhension, la timidité, les yeux de cocker énamouré, et d'aller lui dire, sept ans après, dans un anglais balbutiant, qu'elle a changé ma vie... ça pourrait être une chouette résolution pour 2015. Et ça tombe bien, je n'en avais pas encore pris.


On se retrouve très vite.

Andoryss

dimanche 25 janvier 2015

Un petit déjeuner avec Robin Hobb, 2ème partie: Les Architectes - Janvier (3)

Bonjour à tous! 

On poursuit dans l'analyse de la métaphore évoquées dans le dernier article, juste ici. Comme je l'ai expliqué précédemment, Robin Hobb avait détaillé au cours d'un petit déjeuner aux Imaginales en 2008 la classification des auteurs en deux catégories: les architectes et les jardiniers. Aujourd'hui, nous allons nous intéresser au mode de travail des architectes.



Ceci est un brouillon de J.K Rowling qui traine depuis quelques jours sur le net
Harry Potter et l'Ordre du Phénix, en l’occurrence. 
M'a tout l'air d'être un poil architecte, donc...


Les architectes sont des prévoyants. Ils préparent, sysnopsisent, découpent, agencent, calculent, montent la charpente, pèsent chaque chapitre, élaborent des stratégies, prennent des notes, résument, et quand ils ont noircis des pages et des pages de carnet, qu'ils ont tout disséqués, prévu et préparé, alors ils écrivent. Voilà ce que j'écrivais sur les Architectes en aout 2008, sur le vieux blog

"Chose promise, chose due, aventurons nous un peu dans le domaine privilégié des architectes, ces forcenés du travail qui ne prennent la plume qu'une fois qu'ils ont fini Si, si, c'est cohérent, je vais le démontrer.

L'architecte lambda ne se contente JAMAIS d'un personnage, ou d'une situation. Une fois qu'il a l'un et l'autre, il les retourne, les dissèque, les décrit, bref, les analyse et presse leur carcasse jusqu'à avoir puisé tout le jus. Une fois cela fait, il tisse sa toile des tenants, des aboutissants, des enjeux, des rebondissement et du final qui tue sa mère! (C'est une expression. L'architecte n'est pas Walt Disney, il n'aime pas tuer les parents de ses héros : ça a été fait avant lui, et c'est trop simple)

Lors du tissage de toile, il observe les fils qui s'entrecroise et note méticuleusement que là, à cette endroit, il faudra bidouiller une allusion ou un rebondissement. Une fois le compte de ces "nœuds" établis, la psychologie, généalogie, compétence, physique, moralité de TOUS les personnages dument couchés sur le papier et classés, une fois l'âge du Capitaine posé en équation et la maquette des lieux terminés, une fois la chronologie de l'histoire poussée à la seconde rédigée... l'architecte est content (maso!). :)
A partir de là, il découpe son bel assemblage, le morcelle, choisi les pistes à laisser, celles à couper, peaufine son œuvre d'art et rassemble le tout comme une maquette en taille réelle...
Et enfin, les chapitres prévus et agencés, l'architecte ECRIT!

Et bien, en plus. Il suit sa progression, agence au mot près, cherche l'effet choisi, ne laisse pas de place à l'erreur... et quand, comme Zegatt l'affirme, il laisse la place libre à l'un de ses personnages, ce n'est pas sans avoir pesé les tenants, aboutissants, seins de la crémière et âge du capitaine inclus... (ne niez pas!)
J'ai beaucoup d'admiration pour les architectes (je sais, ça se sent pas). Ils sont capables de gérer au millimètre près leur histoire, ils sont à fond, et ce, dès le début, quand les jardiniers ne connaissent tout de leur histoire qu'à la fin de celle-ci.

Pourtant, je ne pourrais jamais être architecte (je veux pas, en plus. Trop fatiguant.)
La dernière fois que je me le suis tenté, j'ai eu des dommages corrélés. Quand j'ai fait savoir aux personnages que là, ok, c'était bon, j'avais fait le principal du boulot et ils avaient qu'à prendre la suite, pourquoi le nier, ils m'ont renvoyé sur les roses, genre "Tu nous as rien laissé faire, on a bien glandé, on va où, maintenant?" Et laissez moi vous dire qu'il leur a fallu un certain temps d'adaptation pour clore la situation dans laquelle je les avait mis. Ils l'ont fait certes très bien, mais la prochaine fois, je me le suis promis, je leur laisserai plus de marge de manœuvre, comme avant. Après tout, les acteurs, c'est eux."


  
C'était un autre temps, un autre blog. 
Moi aussi, je faisais des brouillon au bic bleu, 
mais ils n'avaient ni la même gueule, ni la même utilité...


Aujourd'hui, près de sept ans après les évènements, je serai plus pondérée. D'abord parce que j'ai mis de l'eau dans mon vin avec l'âge, et ensuite parce qu'à force de faire du scénario, je me suis faite un peu architecte, par nécessité...et puis aussi par souci d'efficacité. 

Il y a certains cadres qui nécessitent un travail d'architectes. Par exemple, écrire un polar en jardinier va demander une quantité de boulot incroyable au moment du retravail du texte. Commencer un roman policier sans savoir qui a tué qui et comment me semble, de base (je n'en ai jamais écrit un seul) une mauvaise idée. Donc, dans certains cas (et l'écriture du scénario de BD en fait partie), il est essentiel de passer par des étapes d'architecture. Le récit y gagne, et l'auteur aussi.

Quand j'ai assisté aux rencontres avec Christophe Lambert et Yves Lavandier, toujours dans le cadre des Tremplins, nous avons alors beaucoup discuté structure du récit. Et il y a des choses à apprendre, et plein! Il suffit de lire les théoriciens du genre. Ce sont des pépites de bon sens et une boîte à outil sans fond pour les apprentis écrivains. On y trouve de tout! Des notions de rythme, de structure, des leçons sur la construction d'une histoire et des personnages, sur la dramaturgie, et l'idée de conflit, mais aussi des conseils, des trucs et astuces, bref, des merveilles.

Tous ces points ne sont utilisables que si l'on accepte, en partie du moins, de se faire architecte. Le jardinier peut arriver au même résultats intuitif, parce que sa culture littéraire ou autre, d'ailleurs, l'a naturellement conduit à savoir gérer un récit, mais si ce n'est pas le cas, il existe un véritable intérêt à se faire architecte au moins pour ces points de travail là. Et si l'ont veut laisser pousser la glycine sur la pergola sans la tailler, après, c'est un choix.


Et c'est beau, en plus


Je mets aussi un bémol aux belles certitudes que je balançais il y a sept ans parce que l'architecte peut prévoir tout ce qu'il veut, pour avoir discuté avec nombres d'entre eux, si certains gardent de A à Z la totalité de leurs prévisions et de leur découpage, il existe d'autres architectes qui, bien qu'ayant tout prévu, se laissent emporter par leurs personnages et finissent à côté du joli plan dressé à l'origine. Pour autant, ce n'est pas grave. C'est même jouissif.

 En gros, il existe des nuances entre les architectes et les jardiniers. Plein! Et certains projets nous rendrons plus architectes, ou plus jardiniers, selon la nécessité. 

Et ça non plus, ce n'est pas grave. 

On revient demain pour parler des jardiniers, du coup... 

Bises

Andoryss


PS: Petit guide pratique à l'intention de ceux qui chercheraient de la lecture théorique sur l'écriture, on a ça ou bien ça, ou encore ça ou ça. Pour les architectes, bien sûr, mais les jardiniers ont aussi le droit de les lire, hein.



samedi 24 janvier 2015

Un petit déjeuner avec Robin Hobb aux Imaginales en 2008, partie 1 - Janvier (2)

Bonsoir à tous.

Aujourd'hui, c'était rencontre avec l'ami Pierre Bordage (dont la trilogie des Guerriers du Silence est une tuerie fatale, si vous aimez la SF et que vous ne l'avez pas encore lu, allez-y!) dans le cadre des Tremplins de l'Imaginaire de l'association Cocyclics. Je rentre juste, moi, mon carnet plein de prise de notes, et des envies d'écrire plein la tête qui vont bien évidemment me tenir en éveil une partie de la nuit, parce que la réécriture de Mange-Machine n'est pas terminée, et qu'il ne me reste qu'une semaine pour tenir mon planning.


 More tea! Less sleep!

Mais au cours des discussion très intéressantes que nous avons ensemble est ressortie par inadvertance la métaphore de l'architecte et du jardinier.

Outre le fait que Pierre s'est du coup identifié comme un jardinier, la discussion m'a irrémédiablement fait plonger dans les souvenirs de 2008, et le petit déjeuner avec Robin Hobb, aux Imaginales. Parce que c'est là que, pour la première fois, j'entends cette métaphore, et qu'elle me libère.



Robin Hobb, c'est la saga de l'Assassin Royal et des Aventuriers de la mer, et plus encore
C'est sans conteste un de mes auteurs préférés, et une référence, pour moi.

En mai 2008, je ne suis rien, ni personne, qu'une petite prof de SVT en collège (depuis deux ans, quelque chose comme ça) qui a des velléités d'écriture non concrétisées.

En mai 2008, je suis en train de m'essayer au scénario de bandes dessinées, parce qu'un jeune dessinateur bourré de talent, Marc Yang, a accroché à un de mes pitchs de roman jeunesse sur le forum du Café Salé et qu'on s'est dit "Allez, tentons l'aventure ensemble". Nous ne savons pas encore que nous signerons le projet des Enfants d'Evernight en décembre de la même année, chez Delcourt.

En mai 2008, je suis en plein dans l'écriture du Sang, un roman de fantasy gigantesque qui est mon premier projet "costaud" depuis Les Loups, lesquels Loups sont à leur version 6.2, je crois, à l'époque.

En mai 2008, je n'ai qu'un héros dans la vie, ou plutôt une héroïne: Robin Hobb. (Bon d'accord, il y a J.K Rowling aussi, déjà à l'époque, mais laissez moi jouer avec mes effets dramatiques.)Et je ne vais à Épinal assister à mes premières Imaginales que parce qu'elle y est et que, par un merveilleux effet de hasard, j'ai réussi à me réserver une place à un petit déjeuner-débat avec elle. Je suis une fan en extase, en mai 2008, à Épinal.


En 2008, premières Imaginales, coup de cœur. 
J'y reviendrai les années suivantes, et serais même du côté des invités en 2013 et 2014. 
 Un festival génial.


Mais je suis aussi à l'époque une fan en extase pleine de doutes et d'incertitudes, qui ne sait pas très bien si ce qu'elle écrit vaut la peine, qui a déjà essuyer des refus de la part d'éditeurs, qui se dit qu'elle commence à avoir l'âge de décider sérieusement si écrire est une option, et qui se demande si elle y arrivera un jour. En allant à ce petit déjeuner, je n'espère rien, cependant, rien d'autre que de rencontrer un auteur dont j'admire énormément le travail, un auteur qui m'a fait plonger de plein pied dans la fantasy et surtout qui m'a montré qu'il existe une autre fantasy, et enfin, quelqu'un dont l'écriture est à mes yeux géniale.

Au cours de ce petit déjeuner, où j'ai bien peur de ne pas avoir réussi à sortir un mot, tout au plus un regard de cocker énamouré, Robin Hobb a répondu à toutes sortes de questions, et notamment à des questions sur sa façon de travailler. C'est là, pour la première fois, que j'ai entendu parler des architectes et des jardiniers.

Pour elle, il y a deux sortes d'auteurs, les architectes, donc, et les jardiniers, dont elle fait partie, et moi aussi, j'en ai peur.


Après, on peut aussi associer les deux, quand on est un oiseau australien
J'avoue que le résultat en vaut la peine! D'ailleurs, on en discutera, d'associer les deux

Cette rencontre avec Pierre Bordage fut donc aujourd'hui l'occasion de repenser à ce déjeuner, et à toutes les réflexions que j'avais eu par la suite sur les concepts d'écritures, réflexions que j'ai décidé de déterrer et d'actualiser dans les jours qui viennent. Parce que mine de rien, en sept ans, eh bien ma façon de voir les choses a beaucoup évolué.

On va donc déterrer de vieilles notes de blogs! Rendez-vous demain!

Andoryss